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31 mai 2007

M comme Myrtille

Quelle langue pourrait se passer de M?
M est la consonne d'enfance par excellence. On l'entend dans aime et dans mère. La lettre M porte deux mamelons évocateurs.
M est aussi le seul son qu'on puisse émettre bouche fermée. Le M se murmure, la vache fait meuh, la mer mugit, une personne qui parle sans ouvrir la bouche marmonne. Quand on hésite on fait hum. L'enfant gourmand miam. Le bébé mmmm en tétant sa mère avant de s'en servir pour former le mot maman. D'zailleurs, le mot maman commence par M dans un très grand nombre de langues.

On articule M en serrant les lèvres l'une contre l'autre et en les relachant brusquement. M forme ainsi avec P et B le trio des consonnes labiales, les plus fondamentales dans tout système phonétique.
Mais contrairement à ce qui se passe avec ces deux consoeurs, l'air s'échappe librement par le nez. C'est ce qui fait de M (et de sa parente N) une consonne nasale. Voilà qui explique pourquoi, quand on est enrhuMé, on dit : "je suis enrhuBé", car le nez est bouché et ne laisse plus passer l'air. Il n'existe pas de langue sans consonnes labiales alors que les voyelles nasales sont au contraire assez rares.

Proche de N, M l'assimile volontiers : le préfixe IN- devient iM-, comme dans imminent ou immobile. C'est l'origine de la plupart des M doubles.
C'est l'affinité de M avec P et B qui explique que la lettre N est remplacée par M devant ces lettres, comme dans embrun et lampe. Pour une fois, une lettre orthographique s'explique par la phonétique.

Un M final n'est prononcé séparément QUE dans les mots étrangers : album, islam, tam-tam, zoom, idem, etc.

(in Marina YAGUELLO, Histoires de Lettres, 1990)

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