Des nouvelles des Etats Unis

------------------------------26 oct

Ça y est, je suis sur le territoire US, enfin dans cette région spéciale qui revendique sa lenteur, sa musique et ses spécialités culinaires créoles.

J ai été accueillie par un jeune couple de voyageurs qui habite dans le prolongement du quartier français, des petites baraques de bois sur pilotis au milieu des bananiers. Le charme tient aussi a une certaine décrépitude des façades, des petits jardins devant les maisons, des routes en ciment. Les deniers publics sont apparement lqrgement detournes dqns cette ville ou la corruption est massive. Plein de musique, dans les cafés et dans les rues de façon organisée par des musiciens de rue qui proposent aussi leur CD ; bon niveau! et le même répertoire que nous notre chef de chœur nous a dit de pas faire de complexe, que notre style était tellement différent qu on les surprendra anyway. On passe a la télé locale jeudi, pour une émission musicale -et matinale-; on retourne donc a New Orleans avec un lever a 4heures du matin. 2 heures de route sur des highway construits au dessus des marais pour une bonne partie, et remplis d alligators -tres peureux parait il-

J ai retrouve la chorale hier. On est hébergées a Bâton Rouge, a trois, par une jeune chanteuse "Hope" qui était venue a Grenoble avec Everrett. Elle va nous emmener écouter des concerts.. Ça va être bien rempli.

Très contente de vivre cette aventure et de voir ces Etats Unis de plus près. Accent -et anglais tout court!- pas super évident a comprendre. little by little..

Ça va. fatiguée mais super excitée aussi ; la fatigue vient par vagues. L organisation est encore en rodage, on a faim régulièrement et on se jette sur de la junk food avant de balancer 100 000 gobelets en polystyrène dans des immenses poubelles. J ai commence a prêcher la bonne parole.

Confortable de retrouver la chorale, même si la taille du groupe pèse aussi. Difficile le groupe, pour moi! J ai droit a une chambre tt seule, et je vais tacher de me préserver des petits moments pour récupérer. Vol aller plein de surprises ; un interrogatoire en correspondance qui m a fait rater mon vol pour New Orleans ; 3 h d attente suppl et une arrivée dans un aéroport désert avec plus de bus municipaux (fin a 21h30!) en proie facile pour les compagnies privées de navettes qui demandent des prix exorbitants! Scandaleux! Notre service public égalitaire et pratique a du bon.

Je vous envoie qlq photos

------------------4 novembre

Hi !

Aujourd'hui, il est 11 heures 30, je suis à San Francisco dans un immense appart ensoleillé, chez mon nouvel hôte d'hospitality club, en fait une co-loc de jeunes gay et lesbienne militants super sympas, sur une colline de Castro, le quartier gay et branché de la ville.
Je suis arrivée hier aprèm, je me suis posée sous un palmier dans un petit café Queen Malika, en attendant que Derek arrive en vélo. Les bus chargent les vélos sur l'avant du capot ici, car ça monte drôlement! Deux personnes très sympas m'ont proposé leur n° de tel pour visiter la ville, ya plein de petits magasins avec de la nourriture bio enfin ! Des services de pressing, de jeunes éphèbes qui font leur footing.  Les gens sont bcp plus minces ici, bcp de latinos et des traductions en espagnols systématiques ; des messages pour économiser l'eau, le papier dans les lieux publics.. Le compostage est obligatoire depuis 5 ans.   L'atmosphère me plait bcp bcp. Josh, un des co-loc, est clarinettiste classique ; il a joué tt la soirée pdt que je me préparais de la salade de roquette et des betteraves rouges râpées. Le bonheur !

Derek me prête un vélo pour aller à la découverte de la ville, jusqu'au Golden Gate mythique. Je suis plus indépendante et j'apprécie.

Le rythme se calme enfin. La chorale est repartie hier (à 4h du mat ! et moi avec). Bcp de pbs d'organisation en fait, notre Everrett Parker adulé se révélant un piètre organisateur et ayant préféré utiliser son réseau confessionnel (noir de préférence!) pour trouver familles et concerts, alors que de nombreuses portes s'ouvraient à lui. 26 puis 20 personnes sur 74 ont du dormir à l'hôtel. finalement 3 concerts seulement pour nous. Des réveils très tôt (pour nos déplacements à la Nouvelle Orléans ; pour un concert dans un collège ; pour ce retour à l'aéroport et bcp de temps à attendre des bus pas synchronisés bien qu'affrétés spécialement pour nous. Le plus difficile était encore pour nos musiciens dont les 4 concerts privés étaient bidons ! Ils ont pu jouer 2 fois finalement. Mais bcp de discussions, papotages, prises de décisions, commentaires alors que le groupe, exténué attendait et attendait. Tout ce que j'aime ! Notre chef de chœur a en tous cas vraiment assuré et le lien avec Everrett n'est pas rompu.. Ça finit bien. Des frais supplémentaires, puisque nous avons quitté Bâton Rouge avec 2 jours d'avance pour profiter de New Orleans. Des moments de grâce aussi, comme cette rencontre avec une école de petits, noirs, dans la grande université noire de la LSU, où notre concert dans une église en reconstruction d'un quartier pauvre de la NO où les gens étaient debout pour notre morceau sur Katrina ; la visite en bus des quartiers touchés par l'inondation en 2005 (en fait dû moins à Katrina qu'à la mauvaise conception de nouvelles digues-murs, en place des collines de terre traditionnelles) soit 80 % de la ville ! Le niveau des eaux se voit encore sur les façades ; encore de nombreuses maisons à réhabiliter. Brad Pitt, qui a acheté une maison ici, lance d'ailleurs un programme de maisons écologiQUES avec panneaux solaires, à un tout petit prix. 100 prévues pour la fin de l'année. Des programmes sont aussi prévus pour les musiciens, pour qu'ils reviennent car ils sont l'âme de la ville. Des budgets arrivent pour surélever les maisons, en plus des aides d'urgence arrivées en 2008.. Obama avait enquêté en tant que sénateur et mis à jour des magouilles. On est dans une ville très corrompue, mais à laquelle les gens sont très attachés. Ils y restent contrairement au reste des USA.
On a assisté à des concerts super avec un niveau remarquable. Dans les rues, dans un café sur deux, dans la rue des Franchement où sont situés les clubs de jazz.
Et lundi une visite en petits bateaux dans les Bayous à la rencontre des "gators" et ratons laveurs. Personne n'est tombé à l'eau.

bises.

----------------------6 novembre

J'ai lavé mes petites chaussettes, j'ai enfourché mon vélo et je suis allée voir le pont !  Impressionnant. Et le soleil est sorti de la brume à ce moment pour une belle photo. Chouette !
La ville est pleine de collines avec un centre ville très américain, des tours immenses, des avenues monumentales, des boutiques capitonnées. J'ai nettement préféré le quartier de Castro, aux petites immeubles de 2-3 étages à bow-windows, contre les collines, et puis aussi tout le bord d'océan face au pont, avec de la pelouse et plein de joggeurs. Le grand calme de l'océan pacifique face à la petite île-prison d'Alcatraz.

Je prends mon bus demain pour Santa Rosa, 3 heures de trajet. Je serai contente de retrouver la campagne!

Bises
nadia

-----------------------12 novembre

Bonjour !

Me voila arrivée a destination et presque installée.

Notre ferme n'est pas très grande, en bordure d un quartier résidentiel = des maisons en planches bariolées avec des trucks ou des 4x4 énormes gares devant, etalees à 20 m les unes des autres, entourees par des eucalyptus, des chenes, des cactus de barbaries. Les collines sont juste derrière. En fait, cette moitie nord de la Californie, c est vraiment le pays de Yakari! Des petites collines douces bordées de forets de conifères et de chênes, de grandes prairies d herbes sèches. Je suis allée jusqu'aux petits lacs de la ville a velo, today, pour mon premier jour de congés. Plein de Mexicains qui pêchaient dans un grand étang, au milieu des canards et des cormorans et autres espèces non identifiées. L eau était trop froide pour se baigner, même pour moi, sisi! Au soleil, il fait encore bon, mais une bonne veste est nécessaire le matin et le soir. Il a gelé il y a deux jours.

Ça se passe bien.

Tous ces jours, je me suis couchée avec les poules, chacunes dans notre coin, pas plus tard que 9 heures. Les 40 poules s en portent très bien. David et jill ont attibué des noms a certaines, et la journée se passe parfois a s asseoir dans l enclos des poules et a les faire manger dans la main, qd le soleil est chaud. On fait 3 marchés par semaine et les jours qui precedent, on ramasse les tomates cerises, les 15 sortes de piments dont ils se sont fait une specialite et qu ils proposent frais ou en poudre de couleurs extraordinaires, on propose aussi des courges-potiron-citrouilles oranges vertes et bleues (australiennes), de nombreuses varietes de haricots secs -blanc et noir, ocre et noir, rose et pourpre, blanc et pourpre , on pourrait en faire des colliers tellement ils sont beaux! Ils vendent - enfin moi aussi, même que je me mélange encore pas mal dans les pièces - sur des petits marches de producteurs presque entièrement bio. Jill connait tous les farmers, producteurs de fromages de chèvre, de pain, d amandes, de pastries, de burritos - ces sandwichs mexicains a la patate et omelette très a la mode ici. En fin de marche, les fermiers échangent des produits. ils ont une sorte de kaki qui se croque comme une pomme! Excellent. De façon générale, la nourriture est excellente. Bon point ! David, qui a été cuisinier pendant 10 ans, nous fait des pâtés de champignons, des piments a la poêle, des sauces avec des poivrons mauves a gout de raisin avec des pastas. Je rajoute de la roquette du jardin et c est super, même si le vin rouge sort du frigo !

J ai droit a un espace qui donne sur le jardin. Un vieux canapé, une table, une commode et une déco de courges et citrouilles de toutes tailles sur les étagères. Derrière une séparation de rideaux, la seconde moitie de la pièce sert de réserve pour les piments et d atelier pour le moulinage. Ya des sacs partout et les allers et venues du jardin répandent plein de terre sur le sol, de la moquette a l origine. La maison est a l avenant, ya tellement de produits a stocker, que l espace du salon recule sous les cartons de potirons et les bocaux de haricots qui s empilent jusque sur le piano et les fauteuils. J ai débroussaille ma pièce pour me sentir chez moi et hier j ai même pu mettre mes chaussons de feutrine. Tous les matins, je salue la campagne dans la lumière du matin.. La vie est belle!

David et Jill sont très souriants et accueillants. Le système Wwoof est vraiment respecte dans son esprit, c'est vraiment chouette : des remerciements pour toute aide, un partage de la vie et des placards, des discussions sympas. Ils ont mon age a peu prés. Bcp de musique aussi. D autant qu une 2de Wwoffeuse est arrivée hier, qui joue de tous les instruments possibles, compose des chansons et va installer une batterie dans le jardin.. David me fait écouter Tom Waits qui habite dans le coin, James Taylor, Bob Dylan. On a chante "halleluia" (version de Jeff Buckley). chouette!

Cote anglais, c est toujours difficile. Je comprends que dalle qd ils parlent normalement, c est a dire, tout le temps. j ai désormais un cahier pour faire écrire les mots que je ne connais pas. Il va vite être plein!

Je suis très contente d être la. Je pense bien a vous aussi, en me demandant ce que vous vivez de votre cote.

Je vous embrasse bien fort.

nadia

-----------------------18 novembre

Hi !

Les journées se révèlent ne pas être toutes aussi cool. Faire des mandalas avec des tomates cerises sur des grilles du séchoir, ramasser les petits piments habanero oranges tout boursouflés ou parmi les aji en forme de banane ne prendre que les jaune vif, couper des feuilles de brocolis pour les poulettes, éplucher les légumes tous frais ramassés, écosser les haricots secs, trier les poivrons, remplir les bocaux et coller des étiquettes, tout ça dans une lumière incandescente de soleil d'hiver, font des journées bien sympathiques. Depuis qlq jours, c'est plus rude. On va jusqu'au second jardin derrière la colline, pour arracher tous les plants d'aubergines, de courges et faire place nette. J'apprends à ne charger la brouette (wheelbarrow) que lorsqu'elle est positionnée pour le retour vers le tas de compost. Mes mains ont vite compris l'utilité des gants. Je sais maintenant comment extirper du sol les larges bandes de plastic noir qui empêchent les mauvaises herbes (weeds) de pousser. La terre ici est généreuse, grasse et presque noire, pleine de vers de terre (worms), au moins 150 au m3, et même d'araignées, dont -relaxons nous- une seule espèce est mortelle : un petit calibre noir très brillant avec les pattes qui remontent particulièrement de chaque côté du corps : la fameuse veuve noire .. Mais Jill n'en a vu qu'une seule sur ce terrain. Jusqu'à 4 sous chaque citrouille qu'ils retournaient (dans le troisième champ exploité jusqu'à l'année dernière) ! Sans piqure, Dieu soit loué!

Dimanche, sur de belles petites allées enrichies au compost, nous avons disposé quatre lignes de tuyaux (watering hase), espacées de 6 inches, nous les avons testés, réparés, puis recouverts de journaux (contre les weeds), ensuite arrosés puis perforés le long des tuyaux en quinconce tous les 6 inches également. Et dans chaque trou, nous avons planté une gousse d'ail (garlic clove) la tête en l'air. Pour terminer, nous avons bordé toute cette marmaille sous une bonne couche de paille. D'ici 3 semaines l'ail germera et l'on vérifiera qu'il est bien placé dans les ouvertures du journal. Tout l'hiver se passera en gestation sans arrosage jusqu'en février. La récolte se fera en juin.
(après, on a fait du yoga pour se dégripper les genoux!)

Magdelene, la nouvelle venue, arrive de New England, d'une communauté rurale, après avoir roulé sa bosse dans de nombreux états. Elle compte rester sur le long terme, du moins le temps de trouver des engagements en musique. Elle a déjà travaillé dans une ferme et comprend toutes les instructions du premier coup, avec tous les mots de vocabulaire, et a un sacré coup de pioche.
Nous partageons l'espace Wwoofer. On s'entend bien.